JR
Biographie
JR est né en 1983 à Paris (France). Il possède la plus grande galerie d’art au monde. Grâce à la technique du collage photographique, il expose librement sur les murs du monde entier, attirant ainsi l’attention de ceux qui ne fréquentent pas habituellement les musées. Son travail mêle l’art, l’action, traite d’engagement, de liberté, d’identité et de limite. Après avoir trouvé un appareil photo dans le métro parisien en 2001, il parcourt l’Europe à la rencontre de ceux qui s’expriment sur les murs et les façades qui structurent les villes. Observant les gens qu’il rencontre et écoutant leur message, il colle leurs portraits dans les rues, les sous-sols et les toits de Paris. Entre 2004 et 2006, il réalise « Portrait d’une génération », portraits de jeunes de banlieue qu’il expose en très grand format, dans les quartiers bourgeois de Paris. En 2007 avec Marco, il réalise « Face 2 Face », où il affiche d’immenses portraits d’Israéliens et de Palestiniens face-à-face dans huit villes palestiniennes et israéliennes et de part et d’autre de la barrière de sécurité. En 2008, JR part pour un périple international à l’occasion de « Women are Heroes », un projet dans lequel il souligne la dignité des femmes souvent bafouée. En 2010, son film « Women Are Heroes » est présenté au festival de Cannes en compétition pour la Caméra d’Or. JR a reçu des prix prestigieux, comme le TED prize ou le prix du Jeune Artiste de l’UNESCO et expose à l’international.
Paroles d'auteur
« Avec nos passeports français, nous pouvions facilement naviguer des deux côtés. Nous avons réalisé que c’était à nous de les photographier et de les mettre face à face, des deux côtés du mur. Nous les avons photographiés face à face, jouant de leurs propres caricatures, des caricatures des autres, qu’ils pouvaient voir dans les médias. Puis nous avons collé leurs images sur leurs murs sans la moindre autorisation, d’un côté comme de l’autre. Et vous savez quoi ? On pensait qu’on allait être kidnappés, arrêtés ou ramenés à la frontière, mais on est revenus seulement avec des coups de soleil. Les limites, là-bas, ne sont pas là où l’on croit. Les véritables héros non plus, ils sont dans la rue, partout autour de toi. » « Je l’ai choisi [l’objectif 28 mm] pour réaliser des portraits de très près, pour sentir le souffle de ceux que je vais coller en grand format, pour que la proximité physique transforme la prise de vue en une danse avec mes sujets. »
Focus
GRAND ANGLE
Focus
GRAND ANGLE
Un objectif se définit par sa focale exprimée en millimètres. Le grand angle est un objectif à courte focale qui permet un cadrage large d’un sujet rapproché lorsque l’on ne peut avoir de recul, que ce soit un paysage, un groupe de personnes ou un portrait. Avec un grand angle, l’objectif nous permet de voir de manière plus large que ce que nos yeux peuvent percevoir car il agrandit notre champ de vision. Les objets proches nous paraissent alors plus éloignés que ce qu’ils sont en réalité. Un objectif 50 mm correspond à la vision de l’œil, un objectif à courte focale est inférieur à 50 mm et est appelé grand angle. Avec le grand angle se produit une déformation, une accentuation des perspectives liée à la largeur de l’angle de vision, qui peut entraîner un effet d’irréalité, les objets les plus proches prenant alors plus d’importance. Dans cette image, c’est avec un grand angle de 28 mm que JR à réalisé les portraits des habitants de Palestine et d’Israël qu’il a exposés ensuite à une échelle monumentale sur les murs de Jerusalem. Une expérience qu’il a renouvelée en France, au Brésil dans les favelas de Rio de Janeiro, au Kenya dans les bidonvilles. Le temps d’un arrêt sur image, il donne vie aux gens du « commun », ceux que l’on croise dans la rue, ceux condamnés à l’anonymat qui, le temps de ces affichages géants, portent un regard sur les passants pour les interpeller, les questionner.