Martin Parr
Biographie
Martin Parr est né en 1952, il vit et travaille en Angleterre; il a étudié la photographie à l’école Manchester Polytechnic. Il entre à l’agence Magnum en 1988, puis devient associé en 1991 et enfin membre à part entière en 1994. Après avoir été révélé aux Rencontres d’Arles en 1986, il est exposé dans le monde entier. C’est un photographe influent dans le champ du documentaire, notamment pour s’être intéressé à des sujets de la société occidentale contemporaine tels que la consommation, le tourisme, la richesse.
Paroles d'auteur
« Je fais des images sérieuses qui s’efforcent d’être divertissantes. Je photographie mon hypocrisie et celle de ma société. On m’accuse de ne pas prendre parti. On m’oppose au photo-reporter qui dit vouloir dénoncer ou changer le monde. Le photographe documentaire ne veut pas dénoncer, il veut révéler et comprendre. J’apporte également mes qualités d’Anglais. Nous croyons en l’insinuation, en l’ironie, et je crois à l’expression de l’ambiguïté à travers la photographie. Je suis très intéressé par la vulnérabilité, celle que recherche le comédien quand il nous fait rire de nous-mêmes. C’est cette même vulnérabilité que je tente d’exploiter, de rendre manifeste à travers ma propre photographie. »
Focus
MISE EN ABYME
Focus
MISE EN ABYME
La mise en abyme est la répétition à l’intérieur de l’image d’une image semblable, procédé comparable à un jeu de miroirs dans lesquels un objet peut se refléter à l’infini. Le théâtre dans le théâtre cher à Shakespeare, de même que « Les Ménines » de Vélasquez ou « Les Epoux Arnolfini » de Van Eyck dans l’art pictural, sont de célèbres mises en abyme. Martin Parr en est passé maître avec sa série sur les touristes : il photographie des groupes de personnes en train de « s’immortaliser » devant les colonnes ensoleillées de l’Acropole d’Athènes ou des visiteurs agglutinés devant « La Joconde » prenant des clichés. Pour être amusante, cette mise en abyme est toujours signifiante et n’en égratigne pas moins les stéréotypes : Martin Parr pose un regard sur notre façon de voyager, lorsque nous ne voyons plus par nous-mêmes mais à travers l’objectif d’un appareil, pour se dire « j’y étais ». Il nous interroge ainsi sur le tourisme de masse.