Sebastien Calvet
Biographie
Sebastien Calvet est né en 1974, il vit et travaille à Paris. Après des études de cinéma à l’université Paul Valéry de Montpellier, Sébastien Calvet intègre l’École Nationale de la Photographie d’Arles. Sorti diplômé en 1998, il démarre un travail photographique au travers de sa collaboration régulière avec le journal Libération. En 2006, son travail intitulé « L’agenda », sur les hommes politiques de la région PACA réalisé dans le cadre d’une commande publique du Centre National des Arts Plastiques, est sélectionné par Raymond Depardon et exposé aux Rencontres d’Arles. Il enseigne et participe à de nombreux documentaires traitant de la manière de photographier le politique aujourd’hui. Sébastien Calvet a exposé aux Rencontres d’Arles en 1998 : « L’Appartement » (exposition collective) à la Maison des Rencontres ; en 2006 : « L’Agenda » et en 2012 : « La Politique est un Théâtre ». Il remporte le Prix du Livre Numérique de l’année 2014 pour son livre « Retour à Béziers » avec Didier Daeninckx. Depuis 2016, Sébastien Calvet est Directeur photo du journal en ligne « Les jours ».
Paroles d'auteur
« Le flot de l’actualité peut être envahissant, en être un observateur est à la fois un privilège et un formidable défi. J’ai choisi de me confronter à cette multitude d’événements, de personnages, au quotidien, pour comprendre les rouages des pouvoirs et des contre-pouvoirs. Il faut alors se tenir en retrait pour mieux voir le bal des puissants et la mise en scène des communicants. Je m’attache à décrypter cela dans la diversité de l’information. Travailler en journaliste, garder la distance. Je suis et je veux être un photographe d’actualité. » « Le discours se termine. Les paroles s’effacent. Je suis toujours sur mon point haut. Je me suis déplacé pour être juste au-dessus de la seule sortie possible. Je sais qu’il va passer juste en-dessous de moi. D’autres photographes m’ont rejoint. Le candidat répond encore à quelques interviews. Son entourage s’impatiente. Ils lui montrent la voie. Hollande avance en regardant derrière lui, il répond encore aux questions. Il traverse la salle presque vide. Des caméras l’accompagnent encore, elles n’arrêtent jamais de filmer, de demander au politique ce qu’il pense, ce qu’il veut… Je me demande alors quelle énergie permet de supporter cette sollicitation permanente. François Hollande arrive à notre hauteur, il est à portée d’objectif. Un photographe à côté de moi demande « Au fait comment on l’appelle ? François ou monsieur Hollande ? » Question intéressante. L’œil dans mon viseur, j’espère qu’il lèvera bien le visage pour que celui-ci soit dans la lumière. Là, il est à la bonne place. Maintenant. « MONSIEUR HOLLANDE !!! ».
Focus
CONTEXTE DE DIFFUSION
Focus
CONTEXTE DE DIFFUSION
Le contexte de diffusion influe sur l’image qui est polysémique. En effet, elle peut avoir des sens différents selon le contexte dans lequel on la rencontre, le titre qu’on lui donne ou même le lieu dans lequel elle est exposée. Ainsi, une légende donnée à l’image va orienter notre lecture et peut-être même la détourner de son sens original. Refermer Un recadrage peut aussi modifier le sens ou le renforcer ou encore faire « mentir » l’image. D’autre part, une image n’aura pas le même statut si elle se retrouve dans le cadre d’une exposition, d’une couverture de livre, d’un magazine ou d’un journal. La photographie de Sébastien Calvet a été modifiée pour paraître en couverture de Libération sous le titre « Au nom de la Rose ». Le format vertical du journal a obligé à recadrer la photographie d’origine en faisant disparaître le dernier cercle des compagnons de François Hollande. Celui-ci reste au centre de l’image et sa force ne s’en trouve pas affectée. Les journalistes ont de plus joué sur le texte pour renforcer la lecture de la photographie. Ainsi, le titre peut donner lieu à différents degrés de lecture. La rose étant le symbole du PS, le nom du nouveau leader est à trouver au centre de la photo : François Hollande. La légende de la photo reprend le titre d’un célèbre livre d’Umberto Eco. Pourquoi ? L’élection de Hollande est-elle un mystère médiéval ? La fin d’une histoire policière à rebondissements ? Ou pour reprendre Eco lui même : « La rose est une figure symbolique tellement chargée de significations qu’elle finit par n’en avoir plus aucune ou presque ».