Marina Gadonneix
Biographie
Diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles, Marina Gadonneix tente d’explorer le passage inattendu d’un territoire rugueux à une image fantasmatique, d’une forme d’évidence du réel à sa construction mentale la plus métaphorique. Son travail a été exposé dans de nombreuses institutions en Europe et aux États-Unis, notamment au Centre Photographique d’Île-de-France, à la Kunsthalle de Tübingen ou encore au Point du Jour, à Cherbourg et actuellement dans le cadre de MOMENTA | Biennale de l’image au Musée de Joliette, Canada. Ses oeuvres sont récemment entrées dans les collection du Centre Pompidou et dans la collection du FRAC Normandie. Elle a été récompensée en 2018 par le Dummy Book Award de la fondation Luma et des Rencontres d’Arles pour Phénomènes. Elle poursuit ainsi sa collaboration avec RVB books avec des textes de Sally Bonn, Béatrice Gross et Audrey Illouz.
Paroles d'auteur
Théâtres d’opérations
Comprendre pour savoir, mais comprendre aussi pour s’extraire du réel, pour voyager et rêver, ont été les deux faces d’une même quête : celle des sciences et de la photographie dès la reconnaissance de cette dernière. Des tableaux photographiques de vagues (1893) d’Albert Londe aux séries des mouvements de l’air (1901) de E.J Marey, des microphotographies (1913) de Laure Albin Guillot aux portraits du césium (2015) de Mélik Ohanian, scientifiques, photographes, artistes, n’ont eu et n’ont de cesse de dialoguer avec ce désir universel de représenter pour comprendre les opérations de ce qui existe, visible ou non, pour imaginer ce qui advient et disparaît aussitôt. La photographe semble être là pour çà chez Marina Gadonneix. Photographe passionnée par l’envers des images photographiques, ou plus exactement par le dispositif en creux, « effacé », qui convie à telle ou telle représentation, l’artiste, diplômée de l’ENSP d’Arles en 2002 et lauréate du prix HSBC en 2006, présentait l’été 2019 aux R.I.P d’Arles, une exposition emblématique de sa démarche : Phénomènes. En effet, depuis ses premières séries photographiques, la photographe déjoue la photographie dite documentaire. Au lieu de photographier des œuvres d’art, elle nous montre les dispositifs (socles, toiles de fond…) invisibles, en instance de disparition sitôt que la photographie « attendue » sera faite. Des fonds d’incrustation des studios de cinéma deviennent alors ces Landscapes monochromes bleus ou verts, espaces perceptuels proches de l’immatérialité des pièces lumineuses immersives de James Turrell. Matérialité et immatérialité, lumières et spectres colorés, mais aussi présence et absence, réalité et fiction sont des dualités photographiques récurrentes qui se retrouveront dans After the image et découvriront leur maturité artistique dans la série Phénomènes, images de ce qui apparaît, mais aussi de ce qui peut hypnotiser le regard et aiguiser l’imaginaire tant par l’incompréhension du vu que le concevable de l’inconnu. Ainsi, ces dernière images issues d’un travail de recherche mené au sein de laboratoires scientifiques qui reconstituent les opérations de phénomènes naturels, deviennent ces espaces de projections aussi poétiques les noms des « objets scientifiques » dont elles sont les théâtres de nos imaginaires… supernova, matière noire, vortex..
Comprendre pour savoir, mais comprendre aussi pour s’extraire du réel, pour voyager et rêver, ont été les deux faces d’une même quête : celle des sciences et de la photographie dès la reconnaissance de cette dernière. Des tableaux photographiques de vagues (1893) d’Albert Londe aux séries des mouvements de l’air (1901) de E.J Marey, des microphotographies (1913) de Laure Albin Guillot aux portraits du césium (2015) de Mélik Ohanian, scientifiques, photographes, artistes, n’ont eu et n’ont de cesse de dialoguer avec ce désir universel de représenter pour comprendre les opérations de ce qui existe, visible ou non, pour imaginer ce qui advient et disparaît aussitôt. La photographe semble être là pour çà chez Marina Gadonneix. Photographe passionnée par l’envers des images photographiques, ou plus exactement par le dispositif en creux, « effacé », qui convie à telle ou telle représentation, l’artiste, diplômée de l’ENSP d’Arles en 2002 et lauréate du prix HSBC en 2006, présentait l’été 2019 aux R.I.P d’Arles, une exposition emblématique de sa démarche : Phénomènes. En effet, depuis ses premières séries photographiques, la photographe déjoue la photographie dite documentaire. Au lieu de photographier des œuvres d’art, elle nous montre les dispositifs (socles, toiles de fond…) invisibles, en instance de disparition sitôt que la photographie « attendue » sera faite. Des fonds d’incrustation des studios de cinéma deviennent alors ces Landscapes monochromes bleus ou verts, espaces perceptuels proches de l’immatérialité des pièces lumineuses immersives de James Turrell. Matérialité et immatérialité, lumières et spectres colorés, mais aussi présence et absence, réalité et fiction sont des dualités photographiques récurrentes qui se retrouveront dans After the image et découvriront leur maturité artistique dans la série Phénomènes, images de ce qui apparaît, mais aussi de ce qui peut hypnotiser le regard et aiguiser l’imaginaire tant par l’incompréhension du vu que le concevable de l’inconnu. Ainsi, ces dernière images issues d’un travail de recherche mené au sein de laboratoires scientifiques qui reconstituent les opérations de phénomènes naturels, deviennent ces espaces de projections aussi poétiques les noms des « objets scientifiques » dont elles sont les théâtres de nos imaginaires… supernova, matière noire, vortex..
Focus
LABORATOIRE
Focus
LABORATOIRE
Dans la série Phénomènes, Marina Gadonneix a posé son appareil photographique dans les laboratoires du monde entier. Par son approche documentaire, elle rend compte des expérimentations, des travaux des chercheurs par la photographie. Sa posture de photographe n’est pas si différente, elle affirme dans un entretien que “Les échanges avec les chercheurs étaient passionnants. Nous avions un rapport similaire à la création : parfois les erreurs apportent un résultat inattendu. De temps à autre, j’avais une image en tête que je ne pouvais reproduire.” Ainsi, le laboratoire scientifique devient un laboratoire d’artiste, plus précisément un laboratoire contemporain qui se distingue du laboratoire argentique où les images sont révélées et tirées par un procédé chimique.