Daniela Rossell
Biographie
Après avoir étudié le théâtre à Mexico, elle s’oriente vers la peinture à la National School of Visual Arts de Mexico en 1993. Elle expose dès l’âge de vingt-trois ans, en solo, à la Galería OMR de Mexico. Par la suite, sa série Ricas y famosas (Riches et célèbres) est exposée à Salamanque, en Espagne, en 2003, aux Canaries au Centro Cultural de Caja Tenerife, à Madrid à PhotoEspana ainsi qu’à Chicago, à Miami et à Los Angeles. Elle est représentée par la Greene Naftali Gallery à New York. Son travail est également montré dans des expositions collectives (Tendencies : New Art from Mexico City à Vancouver, Canada, Hybrid Cultures : Works from Mexico City and Montreal à Montréal ou encore au Hierbabuena Center for the Arts de San Francisco, dans l’exposition Mexcelente). Publication : Ricas y famosas, Daniela Rossell, Turner, 2002.
Paroles d'auteur
« Ces images dépeignent des scènes actuelles. Les sujets se représentent eux-mêmes. C’est une série de photographies que j’ai commencée en 1994. Ma mère est collectionneuse d’art et j’ai grandi au milieu d’œuvres d’art. J’ai commencé à photographier ma grand-mère puis j’ai photographié d’autres membres plus jeunes de la famille, sœurs, cousines… puis les amis d’amis d’amis. Elles regardaient les images et elles disaient : « Tu es bien sur cette photo ». Je me suis rendue compte que c’était facile de photographier les gens qui aiment se laisser photographier. J’ai trouvé des femmes qui souhaitaient véritablement être photographiées. Je voulais saisir ces mondes qui disent qui elles sont vraiment, qu’elles posent comme elles le souhaitaient telle une performance devant l’appareil. Il y avait le sentiment que ces moments arrivent que je sois là ou pas. Les objets de la maison sont comme humanisés, possèdent une psychologie et les femmes sont « objetisées », c’est cette tension qui m’intéresse. »
Focus
CITATION VISUELLE
Focus
CITATION VISUELLE
La citation visuelle fait référence à une œuvre déjà existante, c’est-à-dire renvoie à une autre image connue, porteuse d’un sens ancré dans la mémoire collective, que ce soit dans le domaine de la peinture, de la photographie, du cinéma ou éventuellement de la littérature. L’image ainsi obtenue n’a pas de sens en elle-même mais en acquiert un par référence à une autre image. La citation visuelle peut être envisagée comme le contraire de l’instant décisif car elle s’accompagne toujours d’une mise en scène. Le photographe qui cherche à réinterpréter une œuvre doit, en effet, la reconstruire avant de la faire sienne. Daniela Rossell, dans « Harem », demande à des femmes mexicaines de se mettre en scène. Dans cette photographie, nous pouvons voir une référence évidente à la peinture orientaliste du XIX siècle français de Delacroix et d’Ingres.