Léon Gimpel
Biographie
Léon Gimpel est né en 1873 à Strasbourg et décédé en 1948 à Sévignacq-Meyracq (France). « Photoreporter de renom, Léon Gimpel donne, de son vivant, son fonds d’images et le précieux manuscrit de ses mémoires à la Société Française de Photographie, laquelle a organisé, avec le musée d’Orsay en 2008, sa première rétrospective. Collaborateur au journal L’Illustration, il travaille sur commande et par séries. Photographe audacieux, inventif et plein d’humour, il se passionne pour le premier procédé couleur commercialisé par les frères Lumière, l’autochrome, dont il devient un des plus virtuoses pratiquants. Il enregistre des sujets aussi variés que les illuminations de Paris, les champignons, l’aérostation, la micrographie, les anaglyphes, ses vacances en famille ou encore les inondations de Paris. » Biographie extraite du livre « La guerre des gosses » / SFP
Paroles d'auteur
L’Illustration ne trouva pas ces sujets assez sérieux pour ses lecteurs mais Lectures pour tous les trouvèrent à leur goût et en publièrent neuf images dans leur numéro du 15 octobre 1915 ; la distribution d’un exemplaire par « homme de troupe » remplit d’enthousiasme ma jeune armée qui me rendit les honneurs et à qui le chef fit pousser, avec une vigueur accrue, le hourrah : « Vive le photographe ! ». Mais l’accueil réservé au distributeur par les parents de mes « poilus » ne revêtit pas du tout le même enthousiasme, voici pourquoi : le rédacteur en chef des Lectures pour tous, trompé par le lieu de mon domicile et croyant que j’avais recruté cette jeune armée dans mon quartier le situa à Montrouge. » « Horreur ! L’honneur de la rue Greneta était en jeu !… et l’on me demanda de faire passer une rectification dans le prochain numéro… ! J’ai senti à ce moment là que ma candidature à un siège du conseil municipal eut été bien compromise !… » « Comme épilogue de cette histoire de l’armée de la rue Grenata je dirai que la société Lumière faisait toutes les semaines, à sa devanture de la rue de Rivoli un étalage des actualités représentées par des agrandissements plus ou moins considérables des événements hebdomadaires. » « Leur ayant communiqué mes clichés des gosses, la Société Lumière en exécuta des agrandissements 60 X 80 centimètres entaillés et montés sur châssis ; ces images eurent, de la part du public, un tel succès qu’on les laissa à l’étalage 14 jours au lieu de 7 ; mobilisant encore une fois mes jeunes troupes (mais sans armes cette fois !) je les conduisis en rang par deux devant la vitrine Lumière… Je me fis, ce jour, l’effet d’être un « pion ». On peut s’imaginer quelle fut la joie des gosses, du personnel de la maison et des passants, les uns de se reconnaître sur ces grandes images, les autres d’identifier « en chair et en os » les héros de ces exploits ; est-il nécessaire d’ajouter que cette scène fit encore l’objet de quelques clichés ? »
Focus
AUTOCHROME
Focus
AUTOCHROME
L’autochrome est la première technique industrielle de photographie couleurs, inventée par Louis Lumière en 1903 et commercialisée en 1907. Elle permet d’obtenir des images positives sur plaques de verre. La couleur est reconstituée par la juxtaposition de millions de particules de fécule de pomme de terre colorées qui filtrent et teintent la lumière. Facile d’utilisation, la technique de l’autochrome a mis la photographie couleur à la portée des amateurs et a été utilisée jusque dans les années 1930, avant d’être remplacé par les pellicules Kodachrome et Agfacolor. Gimpel qui découvre le procédé grâce aux frères Lumière est passé maître dans cette technique qu’il améliore par la suite. Parmi ses milliers de clichés, on compte 1200 autochromes qu’il envoie à des revues. Il devient un des collaborateurs attitré du journal L’Illustration.