Cyrus Cornut
Biographie
Cyrus Cornut est né en 1978, il vit à Paris.« Je suis Français d’origine Irano-Irakienne. Mon premier voyage s’est fait dans un couffin, expatriation familiale ; j’ai vécu à Bagdad ou au Caire. Le voyage deviendra dès lors une nécessité. Il me permettra bientôt d’échapper à une vision, celle de la stérile répétition des lieux, des gens, de soi-même aussi. Mes études m’ont mené de manières plus ou moins chaotiques des sciences exactes à l’architecture, en passant par la biologie. J’en profite pour voyager en Asie essentiellement (Java, Sumatra, Bornéo, Malaisie, Thaïlande, Vietnam, Inde…) et ramener des images, d’abord sans but ni discours, guidé simplement par le plaisir de photographier. D’abord inspiré par les grandes forêts tropicales de la planète, c’est aujourd’hui le chaos des métropoles polluées qui me nourrit. Puis c’est une aventure humaine… C’est en 2005, en Chine, que la rencontre avec des photographes professionnels, m’a décidé. Je me mets alors à photographier avec systématique, en établissant des principes qui se voudront être la base d’une écriture à développer. De retour en France, c’est avec ce premier travail, que j’ai titré « les villes sont comme des océans » (« comme des jungles » aurais-je dû dire !) que je décide de me lancer dans le milieu professionnel. » Cyrus Cornut a exposé aux Rencontres d’Arles en 2010 (exposition collective « France 14») et en 2006 (« Chine, Les villes sont comme des océans »).
Paroles d'auteur
« J’ai eu envie de regarder ces constructions comme on regarde des OVNIS, c’est-à-dire comme des objets tombés du ciel, mais qui ne sont pas du tout appropriés au paysage dans lequel ils s’insèrent. » « La photographie est pour moi une condition mentale. J’y suis arrivé par le voyage. Inversement, la nature fixe de l’image a le pouvoir de transporter son spectateur. Dans la riche diversité des paysages français, les banlieues restent des territoires d’ « anti-voyages ». Construites à la hâte et dans une histoire courte, elles sont loin de véhiculer l’image consensuelle d’une France romantique. Elles sont souvent des dortoirs plutôt que des sites touristiques, des zones d’activités plutôt que des quartiers historiques. » « Si le territoire a ses centres géographiques, économiques, politiques ou culturels, les banlieues en sont le centre névralgique. Fragiles comme toutes entités ayant grandi trop vite, elles nourrissent nos fantasmes et cristallisent bon nombre de questions de l’époque actuelle. » « Voyage en périphérie » est une extraspection. C’est l’histoire d’un voyage physique dans les banlieues de ma ville qui me semblaient hier plus lointaines que quelques grandes métropoles du monde. » Source : Extraits du texte de présentation de Cyrus Cornut.
Focus
PAYSAGE
Focus
PAYSAGE
La photographie de paysage est la représentation d’un espace naturel, vaste ou partiel, mais aussi d’une ville. On parle alors de paysage urbain. Elle permet de noter les variations du paysage en fonction du temps qui passe et de donner à voir son évolution. C’est pourquoi les pouvoirs publics se sont intéressés à la photographie de paysage pour l’aménagement des territoires et utilisent la technique de la reconduction. Celle-ci consiste à prendre des clichés d’un lieu à partir d’un même point de vue pendant plusieurs années. Ainsi à travers la photographie on peut s’interroger sur le paysage : « Cette technique de reprise de vue d’un lieu déjà photographié antérieurement permet, par comparaison des images, de rendre perceptible des caractéristiques paysagères identitaires et des mécanismes de leurs transformations. » Daniel Quesney La Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (DATAR) créée en 1963 a lancé « une mission photographique de la DATAR » dans les années 80. Une commande a été passée à des photographes de renom pour témoigner du paysage français en mutation : Depardon qui a travaillé sur La ferme du Garet pendant des années, Basilico, Koudelka, Hers, Milovanoff. On leur a donné une grande liberté pour participer à cette « sorte de laboratoire » photographique. Cyrus Cornut doit, quant à lui, son intérêt pour le paysage urbain à sa formation d’architecte. Il soulève ainsi dans ses « Voyages en périphérie » les problématiques liées à la ville et aux grands ensembles.