Mathieu Asselin
Biographie
Mathieu Asselin est né en 1973, il vit et travaille à Arles. Il commence à travailler à seize ans pour des productions cinématographiques au Venezuela. À son retour en France, il rejoint l’agence photo L’Œil du Sud. Entre 2005 et 2017, il vit à New York. Son travail, qui a fait l’objet de nombreuses expositions individuelles et collectives, se concentre sur la photographie de documentaire et de portrait et a notamment été publié dans The New Yorker, Libération, Géo, Freitag, Paris Match et Le Monde. En 2016, il a été lauréat du Fotobookfestival de Kassel et a remporté une mention spéciale aux Luma Rencontres Dummy Book Award des Rencontres d’Arles pour son livre «Monsanto, A Photographic Investigation», publié en 2017 aux éditions Actes Sud.
Paroles d'auteur
Je m’intéresse à des sujets traitant des abus de pouvoir et de leurs conséquences sociales, économiques et écologiques. Dénonciation, indignation et non-conformisme me poussent à m’engager sur ces thématiques. Je refuse l’ambiguïté dans mon approche : mon point de vue est aussi important que ma démarche photographique. En intégrant différents styles photographiques, je mets l’image au service de l’histoire. Mon projet «Monsanto, une enquête photographique» retrace la chronologie des événements les plus importants de l’histoire de Monsanto, depuis 150 ans, avec toutes les conséquences pour les populations. C’est cette chronologie que j’essaye de rendre visible. Monsanto a une histoire très intéressante car il est souvent très difficile de voir ce qui se passe. Je photographie des paysages qui paraissent immaculés, je photographie des gens pour qui tout pourrait avoir l’air d’aller bien. Mais si vous retirez cette première couche vous réalisez que ces paysages sont gravement contaminés et que ces gens sont gravement affectés par des problèmes de santé, mais aussi des problèmes économiques. À un moment donné, j’ai réalisé qu’il fallait que j’inclue des documents, des images d’archives, mais aussi différentes manières de photographier : en studio, en extérieur, des portraits, des paysages. Comment réunir tous les éléments de cette histoire? C’est là-dessus que j’ai basé mon travail. C’est cela mon challenge.
Focus
APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE
Focus
APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE
L’appareil photographique est l’outil principal du photographe. C’est sa «machine de vision», qui lui sert à regarder le monde visible et à en enregistrer une image, une reproduction. Au croisement de l’optique, de la chimie et de l’électronique, les appareils photographiques sont héritiers d’une longue tradition remontant jusqu’à l’Antiquité et passant par la camera obscura. Smartphone ultraléger ou chambre photographique à porter sur son dos, chaque appareil a un poids, et la manière de l’utiliser implique une distance (cf. cette notion). Réflex numérique, sténopé, capture d’écran sur Internet, prise de vue sur pied ou en mouvement, les options techniques sont multiples. Il s’agit avant tout de trouver les outils correspondant le mieux à la dynamique d’un projet spécifique, à son rythme de travail, et au résultat que l’on veut obtenir. Certains photographes se spécialisent dans une technique alors que d’autres combinent plusieurs approches, comme Mathieu Asselin : «Je pense que chaque projet vous «dit» comment il vous faut travailler. Je ne suis pas ce genre de photographe qui travaille toujours de la même manière, avec le même appareil, avec la même technique. Ce sont juste des outils : comme vous avez des vis, des clous, un marteau et une visseuse. L’appareil et la lumière, c’est la même chose : juste un marteau et des clous.»